Né à Tlemcen en 1920. Probablement le plus grand écrivain maghrébin. Avant la seconde guerre mondiale il est instituteur près de la frontière marocaine. Plusieurs métiers dont dessinateur de maquettes de tapis réalisés à la pièce, car Mohammed Dib est aussi un peintre confirmé; il est employé par « Alger républicain », qu’il quitte en 1951. Il est expulsé d’Algérie en 1959. Il s’installe dans le sud de la France. Après de nombreux voyages dans les pays de l’est ou au Maroc, il choisit de vivre dans l’ouest de l’agglomération parisienne. Il est professeur à l’université de Californie en 1974. Part en Finlande en 1975, où il retourne de nombreuses fois. Grand Prix de la Francophonie en 1994. Prix Mallarmé pour L’Enfant-Jazz en 1998. Mort à La Celle Saint-Cloud le 2 mai 2003.

Abdelkader Meksa arrive en octobre 1976 à Paris, où il rencontre Nathalie, une musicienne. Ils s’installent tous les deux à Épinay-sur-Seine, et auront deux enfants, un garçon né en 1979 prénommé Darius qui décède bébé, et une fille prénommée Floriane-Missiva née en 1980.
Abdelkader Meksa, est un conteur et chanteur, qui narre l’histoire de la Numidie en chansons. Il est l’auteur de célèbres chansons comme « Massinissa », « Loundja », « Tafsut », qui lui ont valu un succès notable dans les années 1980.
Il a joué un rôle prépondérant dans la dynamisation de la chanson berbère des années 1970, et ce dans la mouvance de renouvellement de la chanson moderne animée par Idir, Ferhat, Chenoud, Djamel Allam, Les Abranis, Inasliyen, Tagrawla, Brahim Izri, Nabet, etc.
Meksa Abdelkader enregistre son premier album, Loundja, légende de la très belle fille de l’ogresse ; puis Tafsut qui décrit la célébration d’antan de cette saison. En 1976, il s’envole pour la France et sort un autre album avec Assif (Rivière), Anzar (la pluie) et Andakwen a-wid issefrun (où sont les poètes ?) En 1979, Meksa Abdelkader revient avec un autre album intitulé Tafunast Igujilen (La vache des orphelins) Zelgum (Princesse célèbre par des amours impossibles), Arzez d-tzizwa (L’abeille et la guêpe). La même année, Meksa Abdelkader donne un concert à la salle Atlas (Alger) et atteint le sacre. En 1980, il enregistre un troisième album Amnekcem (le colonialiste). Il est toujours décidé de rester en France. « C’est pour me perfectionner d’avantage dans la musique ; chaque goutte de mon sang est note de musique », disait-il à Sans frontière le 18 décembre 1981. On se souvient du grand concert donné à la salle Sidi Fredj d’Alger le 31 juillet 1976, où il a participé aux côtés de Léo Ferré et de Gilbert Lerroux.
En 1988, Meksa Abdelkader sort sa dernière cassette Amghar azemni, (le vieux sage). Nacer Izza dit de lui dans Revue africaine no 1295 du 9 décembre 1988 :
« Meksa Abdelkader est mort en France, presque dans l’anonymat, un dimanche 30 octobre 1988, à l’âge de 34 ans, mais il sera enterré dans son village natal, Mira. »
En 1976, le quotidien El Moudjahid lui avait consacré un petit article dans lequel il relate la biographie de Meksa, l’enfant de Mira, et de son parolier Moh Cherbi de Tizi Hibel.
Dans toute cette région, les traditions séculaires sont toujours d’actualité et semblent même défier le modernisme. Lors de son dernier entretien avec Ali Ferragui, paru dans la revue La Semaine de l’émigration, il déclarait être satisfait du résultat de son travail : « ma grande satisfaction », disait-il, « c’est ma participation à cette reconstruction de notre riche patrimoine culturel. Je suis parmi les maçons de cette œuvre, et je vois les murs qui se constituent chaque jour. De plus, j’ai l’encouragement chaleureux de mon public. »
En janvier 1999, une association culturelle est née dans son village natal, Mira, qui porte le nom de l’enfant prodigue.
Cette biographie est l’œuvre de : Mohamed Chami.
Adaptation d’une nouvelle de Percy Kemp (*).
In Amnesty international – « Nouvelles pour la liberté ».
(*) Percy Kemp est né en 1952 à Beyrouth, d’un père britannique et d’une mère libanaise. Alors que ses deux langues maternelles sont l’anglais et l’arabe, il a fréquenté, comme beaucoup des jeunes de Beyrouth, une école française. Le partage entre trois langues et trois cultures aura d’ailleurs une large influence sur ses romans. Percy Kemp a étudié l’histoire à Oxford, à la School of Oriental and African Studies, puis à la Sorbonne.
» La poésie kabyle est un don héréditaire. Le poète … voit au fond des âmes obscures, Élucide ce qui les angoisse, Et le leur restitue sous la forme parfaite du poème. … nos chants … sont une réussite exceptionnelle … En eux s’accomplit la fusion parfaite de la nature et de l’art … Je signalerai simplement leur merveilleuse pureté de ligne, Leur souplesse et l’équilibre des proportions, Leur puissance d’évocation et, Pour tout dire, En prenant le mot dans toute sa force ; Leur charme. »
Jean El-Mouhoub Amrouche.
« Le musicien peut chanter pour vous la mélodie qui est en tout espace. Mais il ne pourrait vous donner l’oreille qui saisit le rythme, ni la voix qui lui fait écho. »
Khalil Gibran.
Lorsque l’amour vous fait signe suivez-le,
Bien que ses chemins soient escarpés et sinueux.
Et quand ses ailes vous étreignent, épanchez-vous en lui,
En dépit de l’épée cachée dans son plumage qui pourrait vous blesser.
Et dès lors qu’il vous adresse la parole, croyez en lui,
Même si sa voix fracasse vos rêves, comme le vent du nord saccage les jardins.
Car comme l’amour vous coiffe d’une couronne, il peut aussi vous clouer sur une croix.
Et de même qu’il vous invite à croître, il vous incite à vous ébrancher.
Autant il s’élève au plus haut de vous-même et caresse les plus tendres de vos branches qui frémissent dans le soleil,
Autant cherche-t-il à s’enfoncer au plus profond de vos racines et à les ébranler dans leurs attaches à la terre.
Pareilles à des brassées de blé, il vous ramasse et vous enlace.
Il vous bat au fléau pour vous mettre à nu.
Il vous passe au tamis pour vous libérer de votre balle.
Il vous moud jusqu’à la blancheur.Le prophète – Khalil Gibran
Un Chinois chez les Kabyles.
Adaptation libre de la nouvelle « Le journal d’un fou » de Luxun.
Quelques années plus tard, Shuren part pour le Japon, à Sendai, où il a décidé de faire des études en médecine, dans l’idée de sauver ses compatriotes toujours privés de vrais soins médicaux, parce qu’ils sont abandonnés, comme son père l’a été, aux mains de charlatans. Mais un jour, brusquement, il abandonne son projet : un des professeur, après avoir projeté des clichés de bactéries, a terminé le cour en donnant à voir un épisode de la guerre russo-japonaise (les Russes et les Japonais se battent alors pour l’annexion d’une province chinoise, enrôlant de force les habitants du pays). Le cliché montre un Chinois exécuté pour « trahison » par des japonais, sous le regard passif de ses compatriotes… « Ce n’est pas la peine, se dit Shuren, de soigner le corps si les âmes sont malade. » Comme, pour sauver les âmes, il n’y a, pense-t-il, que la littérature, il réunit quelque amis et fonde sur-le-champ une revue dont il arrive à publier quelques numéros (Hugo, Jules Verne d’abord — qu’il traduit-pour donner aux enfants chinois d’autres modèles que les exemples ridicules et nocifs dont sont bourrés les manuels classiques de piété filiale), avant de devoir renoncer, faute de moyens.
Étreins bien ton amour, bois son regard si beau,
Et sa voix, et ses chants, avant que le tombeau
Te garde, pauvre amant, poussière en la poussière,
Sans chansons, sans chanteuse amie, et sans lumière.

Puisque ce monde est triste et que ton âme pure,
O mon amie, un jour, doit aller chez les morts,
Oh ! viens t’asseoir parmi les fleurs sur la verdure,
Avant que d’autres fleurs s’élèvent de nos corps.

Que vos pas soient légers à ces mousses fleuries,
Près de ces flots riants comme des pierreries,
Car on ne peut savoir de quelles lèvres douces
Et mortes, ont jailli ces fleurs parmi ces mousses.
Source : http://remacle.org/
Adaptation de quelques quatrains d’Omar Kayyam.
On le connaissait à dix lieues aux environs le père Toine, le gros Toine, Toine-ma-Fine, Antoine Mâcheblé, dit Brûlot, le cabaretier de Tournevent. Il avait rendu célèbre le hameau enfoncé dans un pli du vallon qui descendait vers la mer, pauvre hameau paysan composé de dix maisons normandes entourées de fossés et d’arbres.Elles étaient là, ces maisons, blotties dans ce ravin couvert d’herbe et d’ajonc, derrière la courbe qui avait fait nommer ce lieu Tournevent. Elles semblaient avoir cherché un abri dans ce trou comme les oiseaux qui se cachent dans les sillons les jours d’ouragan, un abri contre le grand vent de mer, le vent du large, le vent dur et salé, qui ronge et brûle comme le feu, dessèche et détruit comme les gelées d’hiver.Mais le hameau tout entier semblait être la propriété d’Antoine Mâcheblé, dit Brûlot, qu’on appelait d’ailleurs aussi souvent Toine et Toine-ma-Fine, par suite d’une locution dont il se servait sans cesse :— Ma Fine est la première de France.Sa Fine, c’était son cognac, bien entendu.Depuis vingt ans il abreuvait le pays de sa Fine et de ses Brûlots, car chaque fois qu’on lui demandait :— Qu’est-ce que j’allons bé, pé Toine ?Il répondait invariablement :— Un brûlot, mon gendre, ça chauffe la tripe et ça nettoie la tête ; y a rien de meilleur pour le corps.Il avait aussi cette coutume d’appeler tout le monde « mon gendre », bien qu’il n’eût jamais eu de fille mariée ou à marier.Ah ! oui, on le connaissait Toine Brûlot, le plus gros homme du canton, et même de l’arrondissement. Sa petite maison semblait dérisoirement trop étroite et trop basse pour le contenir, et quand on le voyait debout sur sa porte où il passait des journées entières, on se demandait comment il pourrait entrer dans sa demeure. Il y rentrait chaque fois que se présentait un consommateur, car Toine-ma-Fine était invité de droit à prélever son petit verre sur tout ce qu’on buvait chez lui.Son café avait pour enseigne : « Au Rendez-vous des Amis », et il était bien, le pé Toine, l’ami de toute la contrée. On venait de Fécamp et de Montivilliers pour le voir et pour rigoler en l’écoutant, car il aurait fait rire une pierre de tombe, ce gros homme. Il avait une manière de blaguer les gens sans les fâcher, de cligner de l’œil pour exprimer ce qu’il ne disait pas, de se taper sur la cuisse dans ses accès de gaieté qui vous tirait le rire du ventre malgré vous, à tous les coups. Et puis c’était une curiosité rien que de le regarder boire. Il buvait tant qu’on lui en offrait, et de tout, avec une joie dans son œil malin, une joie qui venait de son double plaisir, plaisir de se régaler d’abord et d’amasser des gros sous, ensuite, pour sa régalade.
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Le meilleur usage que l’on puisse faire de la parole est de se taire.
Tchouang-Tseu

Tchouang-tseu ou Zhuangzi est un penseur chinois du IVe siècle av. J.-C. à qui l’on attribue la paternité d’un texte essentiel du taoïsme appelé de son nom – le Zhuangzi – ou encore le « Vrai classique de Nanhua », Nanhuazhenjing.
Si Zhuang Zhou a réellement existé, on ne sait en tout cas que très peu de choses sur la personne de ce philosophe qui vécut à l’époque des Royaumes Combattants.
Les Annales Historiques de Sima Qian rapportent qu’il était originaire du district de Meng, probablement situé au sud du fleuve Jaune, à proximité de la capitale de l’État de Song , près de l’actuelle Shangqiu au Henan.
Source : Wikipédia
Adaptation libre de la fable de « l’Oiseleur et du merle » d’Ésope.
Un Oiseleur tendait des rets pour y prendre des Oiseaux. Le Merle qui l’aperçut de loin, lui demanda à quoi il s’occupait. ” Je bâtis une Ville, lui répondit l’Oiseleur. ” Après qu’il se fût retiré, le Merle eut la curiosité de venir voir cet ouvrage, se fiant à la parole et à la bonne foi de l’Oiseleur ; mais s’étant trop approché du filet, il y demeura pris. ” Je vous proteste, dit-il à l’Oiseleur qui accourut promptement pour s’en saisir, que si vous bâtissez toujours de semblables villes, vous n’aurez guère d’habitants. “
https://www.ruedesfables.net/de-loiseleur-du-merle/