Malika Domrane en Suisse

lmend n 40 iseggassen n cna akked umennuɣ adelsan, tiddukla n Yeqvayliyen n Swis, i tikkelt tamezwarut ad d-tenced, Massa Malika DOMRANE, i tmeɣra n ccna ass n 8 yunyu 2019 ɣef 19t00 di tzeqqa n tɣiwant n Bavois (VD). Tansa n tzeqqa: Avrid n Gare, CH-1372 Bavois (VD). Pour la première fois en Suisse et pour ces 40 ans de chansons et de combat identitaire, l’Association des Kabyles de Suisse accueillera Malika Domrane pour un concert le 08 juin 2019 à 19h00 à la salle communale de Bavois. Adresse : Rue de la Gare, Bavois

D nekk i d Taninna (Je suis Thaninna)

Texte en français : Sabrina Azzi

Adaptation en kabyle : Hace Mess

Tous pour Thaninna En 2015,

Thanina aurait reçu un diagnostic qui n’a pas été reconfirmé depuis. Elle serait atteinte d’une maladie orpheline, l’amyotrophie musculaire spinale avec détresse respiratoire de type 1 (SMARD1). Selon ses médecins, le pronostic vital était de 1 an, donc Thanina devait décéder suite à sa maladie vers l’âge d’un an et demi. À cette époque, l’équipe médicale avait décidé de transférer Thanina aux soins palliatifs et la laisser mourir, mais les parents se sont opposés à cette décision. Malgré le refus des parents, l’équipe médicale a quand-même maintenu Thanina en soins palliatifs d’octobre 2015 à mai 2016 et l’a ensuite placée aux soins intensifs. Depuis trois ans jusqu’à ce jour, Thanina ne reçoit aucun traitement thérapeutique et aucun objectif de soins… Les parents se sont longtemps battus pour que leur enfant ne soit pas maintenue aux soins palliatifs et qu’elle reçoive les soins nécessaires. Leur refus a engendré les conflits dans lesquels ils se retrouvent aujourd’hui. En représailles, ils ont constaté des négligences quant à la prise en charge réelle de leur enfant, ce qui les a amenés à introduire des plaintes auprès des instances concernées. Depuis, un climat de tension s’est installé entre l’équipe médicale et les parents, ce qui a déclenché de gros problèmes de communications.


Le silence m’entoure et m’envahit de sa quiétude monotone. Le doux espoir accompagne ma raison. Je résiste.
Je grandis et je garde le sourire même si, parfois, je verse de mes yeux de ces pluies chaudes qui soulagent les cœurs.
J’ai envie de gazouiller et d’épater les cieux de mon merveilleux chant.
Je manque de voix…
J’ai envie de voltiger comme les plus jolis papillons. J’ai envie de semer mes couleurs sur chacune des fleurs. J’ai envie de me poser sur elles et faire du printemps une mélodie.
Je n’ai pas d’ailes. Je ne connais ni ciel ni fleurs…
Je rêve d’assister au premier lever du soleil du printemps. J’ai envie de veiller sur l’éclosion des bourgeons.
Je manque de force…
Je suis une enfant qui ne vit pas son enfance. Je suis dans mon lit, dans un hôpital, à attendre. Éveillée, la plupart du temps. Rêveuse, la plupart du temps.
C’est quoi le soleil ? A-t-il une couleur? Quelqu’un peut-il me dire de quelle forme est-il ? Est-il grand ? Chaud ? Froid ?
Et les étoiles ? Comment sont-elles? Combien sont-elles ? Sont-elles différentes du soleil et de la lune? Sont-elles toujours dans le ciel ?

Le ciel est-il grand ? Change-t-il de couleur ? Y en a-t-il plusieurs ? Quelqu’un a-t-il réussi à l’atteindre et à marcher sur les nuages ?
Je suis allongée depuis longtemps. J’attends. Le temps passe lentement…
Je suis ce féerique oiseau né pour voler mais qui n’a pas d’ailes. J’ai de belles plumes multicolores qui ne servent qu’à peindre mes douleurs et mes larmes discrètes. Je suis ce tableau accroché au mur, beau, mais immobile et triste.
L’extérieur m’est inconnu. J’ignore à quoi ressemblent les arbres, les rivières et les abeilles. Les abeilles piquent mais comment peuvent-elles donner du miel dont je ne connais ni saveur ni odeur ?  Quelqu’un peut-il me les décrire?
Quelqu’un peut-il me décrire ces paysages que je n’ai jamais connus ?  Je pourrais ainsi me les représenter et les voir et revoir dans mes pensées durant ces interminables jours et nuits.
Je n’ai pas de caprices. Si j’en avais, saurais-je les exprimer ?
On me nourrit, néanmoins, la nourriture, les boissons et les goûts me sont inconnus !
Je suis née un jour de printemps où la nature chantait la beauté de deux cœurs qui s’aimaient. Je suis née ce jour où l’harmonie et la lumière ont régné sur l’univers.
Non, je ne suis pas orpheline puisque j’ai deux parents. Ils se battent pour moi chaque jour que Dieu fait.
Je les entends parler d’une maladie orpheline. Je les entends dire que la science et la médecine n’arrêtent pas d’avancer. Je les entends aussi dire que l’être humain est un génie. Alors, pourquoi cet ingénieux humain ne me guérit pas ?

Pourquoi il ne trouve pas un remède pour que je vive comme tous ces enfants heureux? Pourquoi ne m’aide-t-il pas à avoir une vie normale avec ma famille ?
Je suis cette petite fille qui vit mais qui ne connais pas la vie. Alitée et entourée d’appareils, je passe mes journées sans connaître la notion de temps. Les jours et les nuits me sont pareils. Aujourd'hui est comme hier et sera comme demain.
Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente…
Entre les rêves et l’espoir, j’attends…
Sabrina Azzi

L’oiseau et l’aveugle

Texte : Ahmed Azeggagh

Adaptation : Hace Mess

Musique : Beethoven 

https://www.reverbnation.com/hacemess/song/31412830-laveugle-et-loiseau

Dans un jardin d’automne
Habillé de tristesse,
Un enfant se promène
guidé par un oiseau
« Oh, dis-moi, que verrais-je si j’avais de vrais yeux? »
« Tu verrais » dit l’oiseau
Déguisant le décor
très consciencieusement
Avec de beaux mensonges:
« Un énorme jet d’eau,
entouré d’arc-en-ciel
Un gazon velouté,
Un ciel immaculé,
Des fleurs multicolores,
Des fruits sur tous les arbres
Des statues toutes blanches,
Des allées bien tracées,
Et d’autres oiseaux que moi
et tous en liberté.
Tu verras le soleil
et encore la beauté
Et puis la joie de vivre
Et beaucoup d’autre choses
que je ne sais décrire.
Tu verrais toi et moi,
Tu verrais surtout,
salué comme un prince
Par l’été et sa suite
Au fond d’un paradis!»

Dans un jardin d’automne
Habillé de tristesse,
Un enfant est aux anges,
Pendant qu’un oiseau pleure.

Crédit : https://afropoesie.com


Halte chez les berbères marocains.

Ahidous [Aḥidus], danse berbère marocaine.

L’ahidous (Aḥidus) est une danse traditionnelle pratiquée par les tribus berbères du Moyen Atlas et du haut-Atlas au tamazgha, dans laquelle hommes et femmes, coude à coude, forment des rondes souples et ondulantes, accompagnées de chants (en berbère izli, izlan) rythmés par le bendir.

L’ahidous est connu pour être le divertissement préféré des Amazighs du Maroc central et leur moyen d’expression le plus complet et le plus vivant. On le danse à l’occasion des moindres fêtes et même, l’été, après la moisson, presque tous les soirs dans les villages. Les danseurs se mettent en cercle, en demi-cercle, ou sur deux rangs se faisant face, hommes seuls, femmes seules, ou, hommes et femmes alternés, étroitement serrés, épaule contre épaule, ils forment bloc.

La danse est rythmée au tambourin et par des battements de mains. Les mouvements sont collectifs ; c’est un piétinement, un tremblement qui se propage, entrecoupé d’ondulations larges, coups de vent sur les blés. Par leur aisance et leur ensemble, ils témoignent d’un sens du rythme remarquable. Toutefois, tous faisant presque toujours le même geste en même temps, c’est surtout un ensemble de juxtaposition que l’ahidous présente. En ce sens, il est très caractéristique de la mentalité des Amazighs. L’ahwach dansé par les Chleuhs de l’Atlas occidental est déjà fort différent.

Source Wikipédia.

Ahidus, groupe Assagm – Part 01 (Malâab 2017)

Ahidus, danse berbère marocaine – Part 02 (Mellâab 2017)

Merzouga Drums : Au-delà du désert

Hassan, chamelier de la région de Merzouga, est un bon musicien que j’ai rencontré sur ma route vers le désert. Autodidacte, il a appris le français, l’anglais, l’espagnol, tamachaght et l’arabe.

Merzouga Drums: Beyond the horizon

Théâtre : L’amertume de la douceur

« Les livres ne sont pas faits pour être crus, mais pour être soumis à l’examen. Devant un livre nous ne devons pas demander ce qu’il [l’auteur] dit mais ce qu’il veut dire. » Disait Umberto Eco dans « Le Nom de la rose ».

Le directeur d’une entreprise a été découvert mort – le lendemain – par la femme de ménage. L’enquête qui prend place ensuite tente de percer l’origine de cette fin en passant au peigne fin les différents mobiles d’un éventuel crime. Le directeur, se serait-il suicidé, serait-il victime d’un règlement de comptes ou d’une vengeance ? Cela est moins évident pour quelqu’un qui n’a jamais eu de soucis avec ses partenaires et employés. S’agit-il finalement tout simplement d’un assassinat ? Toutes ces questions instaurent un voile autour duquel s’imbrique tout dans la pièce. L’enquête menée par l’inspecteur Lemieux nous invite à le percer à travers ses mots et son regard d’homme simple et expérimenté. Cette longue expérience est exprimée en ces propos à son agent Lajoie : « J’ai passé plus de 25 ans à chercher l’odeur de l’assassin dans les trous de mémoire, parmi les plis du mal, sous l’ombre des victimes, le souffle des coupables et l’inconscience du passé. J’ai passé ma vie à côtoyer le mal et le mensonge, la douleur et la joie, le supplice et la crainte, le vice et l’opportunisme. On change de victime, de scénario… mais la mort est toujours la même. »

La pièce de théâtre « L’amertume de la douceur (1) » plonge le lecteur dans l’univers des mensonges que chacun confectionne à sa manière pour se protéger du regard des autres, du mépris pouvant découler de la découverte de sa vraie personnalité. Dans la société « moderne » du paraître, la liberté n’est qu’un vain mot avec lequel jouent ceux dont cette dernière (la liberté) est aliénée par la soumission aux valeurs perverties que le modèle social véhicule: domination, ségrégation, cupidité, luxure, etc.

« L’amertume de la douceur » nous invite à répondre à la question qui se pose timidement tout au long des échanges entre les personnages : C’est quoi la beauté ? Est-elle en ce que l’on simule ? Le sexe, la beauté que l’on voit, le rang et le statut social, la richesse, l’origine ethnique, ne sont-ils pas des masques qui faussent chacun des personnages que l’on découvre à travers les deux actes de la pièce « L’amertume de la douceur » ? Et l’Être, a-t-il une place honorable dans cette mascarade sociale que l’on nomme « société civilisée » ? Comme le souligne l’inspecteur à la fin du deuxième acte : « L’Être ne compte plus pour les machines sociales qui broient la beauté des âmes. »

« L’amertume de la douceur » invite le lecteur sur des chemins différents [des enquêtes policières] pour découvrir le mobile du crime ; pour tailler les ronces qui enlaidissent les jardins de la beauté. Comme le lecteur le découvrira, le puissant impose et oblige le démuni à subir la honte de ceux qui vivent dans les prisons embellies par « les codes-barres ». On est dans une forme de pièce de théâtre à l’infini dans laquelle chacun de nous joue son rôle de comédien pour plaire ou déplaire.

L’enquête menée par l’inspecteur Lemieux et son agent Lajoie met en avant le vécu et les fuites en avant de ces personnes qui sont témoins du passé de la personne assassinée.  Trahison, mensonge et vanité reviennent souvent dans les dialogues pour nous « permettre » de nous intéresser plutôt aux vivants qu’à la personne décédée ; la frustration, l’effacement et le mépris sont également les éléments qui vêtent « ceux qui sont nus. » Et la femme de ménage le mentionne bien à l’inspecteur Lemieux : « Comme vos institutions, Inspecteur, vous ne voyez rien des âmes perdues, des larmes du peuple accablé par le poids de ceux qui ont pignon sur rue. Vous êtes engagés pour assurer l’ordre ; un ordre même au détriment du bonheur des autres (…) Qu’a-t-on à faire d’une femme de ménage si sa mort pouvait sauver la République ? »

Enfin, « L’amertume de la douceur » empreinte les chemins de la simplicité pour nous conduire sur les sentiers boueux des cœurs des humains ; dans les cœurs abîmés des vies en souffrance dans ce monde où l’homme est écrasé par les discours inoculés dans les cerveaux malades, où le paraître est dressé comme une norme sociale… L’inspecteur Lemieux réussira-t-il à extirper la beauté – la vraie – des mains sales de la laideur ?

Iness Mezel, au-delà des frontières !

A la fois africaine (père kabyle, berbère d’Algérie) et européenne (mère franco-italienne), Iness nous révèle, grâce à la richesse de sa voix chargée d’émotions, les secrets d’une Afrique berbère, urbaine, aux fortes impressions afro jazz. Libérée de ses traditions, elle y incarne un état d’esprit et un style, résolument modernes et ouverts sur le monde. Après des études musicales classiques aux côtés de : Nicole Maison, pour le chant lyrique baroque – Sara Lazarus, pour l’improvisation jazz – Elik Tara pour le chant africain, et Tamia pour le chant contemporain, Iness Mezel oriente son travail de composition vers l’ouverture de l’espace harmonique (la gamme pentatonique étant souvent utilisée en musique traditionnelle berbère), opte pour une conception poly rythmique des arrangements, et engage la musique berbère vers des horizons inédits. Le 5 septembre 1998 fut un véritable triomphe pour INESS MEZEL : la remise des trophées « Koras All Africa Music Awards » (Présidents du jury 1998 : Angélique KIDJO et Ray LEMA), retransmise à la télévision, en direct de Johannesburg et regardée par plus de 350 millions de téléspectateurs, la consacre comme: – Meilleure Chanteuse d’Afrique – Meilleure Artiste d’Afrique du Nord

Source : http://www.africultures.com/php/?nav=...